L'éducation 

Par où Commencer ?

Qu'est-ce qui favorise le bon développement de l'être humain ?

Les progrès réalisés ces dix dernières années dans la connaissance de notre cerveau affectif sont considérables, et nous permettent de mieux répondre à cette question.

Ces découvertes modifient complètement notre compréhension des jeunes et de nos idées préconçues sur une bonne éducation : une relation « idéale » du style respectueuse, empathique, aimante est la condition fondamentale, cruciale, pour permettre à leur cerveau d’évoluer favorablement, de manière optimale, non seulement pour déployer toutes ses facultés affectives, mais aussi toutes ses possibilités intellectuelles, et ce pour leur vie entière. 

Le développement des cellules neuronales, leur migration, leur différenciation débutent in utero, et continuent à se dérouler principalement après la naissance. Nos relations, nos expériences déterminent quels circuits et quelles connexions cérébrales vont persister.

L’apprentissage, les soins parentaux, les interactions affectives et sociales ont donc des effets profonds sur les structures et les circuits cérébraux, ainsi que sur l'expression de certains gènes. Ceci retentira de façon déterminante sur le comportement social du jeune, notamment sa capacité à surmonter le stress, à vivre ses émotions et à exprimer son affectivité.

Il est temps de réfléchir sur l’éducation donnée en famille et à l’école, de la repenser entièrement, car bien des formes de violence, de comportements destructeurs, de troubles cognitifs, dépressifs ou anxieux de l’adulte trouvent leur origine dans le développement cérébral façonné par les expériences des premières années de la vie.

Ces révélations révolutionnaires sont illustrées de cas cliniques concrets. Ils apportent des conseils essentiels pour les parents, des réponses adaptées aux situations conflictuelles, pour soutenir pleinement les capacités affectives et relationnelles de leurs enfants et ainsi, celles des adultes qu’ils deviendront.

Il faut savoir qu'une éducation trop autoritaire et sans bienveillance peut avoir plusieurs conséquences néfastes sur les jeunes et les futurs adultes qu’ils deviendront. En voici quelques exemples :

Les jeunes grandissent soit dans la soumission, soit dans la rébellion, perdant ainsi le contact avec leur Moi intérieur

Les coups, les punitions, les humiliations, les critiques génèrent du stress chez un jeune, et on sait que l'être humain stressé n'a alors plus de cerveau pour réfléchir. Les réactions possibles :

 

Ils perdent l'amour d'eux-mêmes

Les jeunes éprouvent un amour inconditionnel pour leurs parents. Quand les premiers sont punis, humiliés ou frappés par les deuxièmes, ils intègrent l’idée qu’ils méritent d’être traités comme tels car ils sont foncièrement mauvais, nuls, indignes d’amour ou de confiance.

Ils perdent l'estime de Soi et/ou la confiance en Soi

L'estime de Soi est la croyance en sa propre valeur : c'est l'image que j'ai de moi-même en tant qu'être humain.I

 

" Un enfant fort et en bonne santé est d’abord et avant tout un enfant qui a une estime de soi saine, et toute la confiance en soi que ses compétences et talents lui permettent de récolter. Avoir une estime de soi saine, c’est s’accepter, de manière sobre et nuancée, tel que l’on est. Avoir de soi une image réaliste sur laquelle on ne portera pas de jugement.

Avoir une estime de soi saine, c’est avoir le système immunitaire psychosocial le plus efficace que nous connaissons, et qui empêchera la toxicomanie, les troubles alimentaires, la scarification, le suicide et les comportements suicidaires, la criminalité, la violence et toutes les autres choses auxquelles nous espérons que nos enfants ne seront pas sujets " 


Jesper Juul

Psychothérapeute

Cela permet aussi à un jeune de dire " OUI " et " NON " : " oui " à lui-même, à ses limites, à ses valeurs personnelles, à ses pensées et ses émotions. " Non " à certains de ceux qui exigent l’obéissance et la soumission.

Un jeune dont on favorise le développement de l’estime de soi ne se soumettra ni à des règles ni à des sociétés qui porteraient atteinte à sa dignité humaine.

 

La confiance en Soi est la croyance en ses capacités.
 

Un jeune ressent un profond sentiment de sécurité intérieure, de confiance, de paix, et développe une juste estime de soi-même quand il reçoit de l’amour. Cette confiance en lui et en la vie l’ouvre aux autres et l’encourage à vivre. Le point de départ pour grandir, pour s’épanouir, plonge ses racines dans la confiance reçue de la part de ceux qu’on aime, à commencer par les parents.

Un jeune en état d’insécurité intérieure du fait de mots blessants, humiliants comme « Qu’est-ce que tu peux être bête ! » ou « Qu’est-ce qu'on va faire de toi ? », doute de lui, devient méfiant, et n’ose plus entreprendre. Il peut difficilement être autonome, car l’attente d’affection de la part de son entourage le maintient en état de dépendance.

 

Les jeunes souffrent d'un déficit en éducation émotionnelle

Quand le vécu émotionnel du jeune n'est pas accueilli (sa peur, sa honte, sa tristesse, son dégoût, sa colère, sa douleur etc...), sa réalité est niée.

Il se déconnecte de ses impressions et ne peut plus faire confiance à son ressenti.

Pourtant, les émotions sont vitales car elles servent d'alerte pour nous adapter aux situations et nous signaler un danger.

Les jeunes punis ou humiliés peuvent ressentir une forte envie de vengeance ou d'agression

Le modèle des 4R de la punition de Jane Nelsen peut être utile pour comprendre les effets néfastes de la punition à long terme (sans toutefois remettre en cause le fait que les punitions puissent être efficaces à court terme… mais le prix à en payer est très lourd à long terme) :

Rancœur - Les jeunes punis peuvent estimer que d’une part la punition n’est pas juste, et que d’autre part, ils ne peuvent pas faire confiance aux parents.

Revanche - Les jeunes punis auront envie de gagner à la prochaine confrontation, pour rééquilibre le jeu de pouvoir.

Rébellion - La plupart des jeunes punis refusent la soumission. Ils ont alors à cœur de prouver aux adultes que ces derniers ne peuvent pas les obliger à faire ce qu’ils veulent.

Retrait - Le retrait peut s’exprimer sous deux formes : l’élaboration de stratégies du « Pas vu, pas pris » et la baisse de l’estime de soi avec « Je ne vaux rien, je suis nul, etc. ».

Astuces 

Voici quelques astuces pour gérer de manière constructive, positive et bienveillante, les moments difficiles avec nos ados :
 

Sortir les parents de leur isolement

Il est important de garder en tête que tous les parents sont confrontés à des moments difficiles, même si on a parfois l’impression que notre enfant est le seul à faire des crises, pour ne pas dormir et continuer à jouer sur sa console, à refuser de ranger sa chambre ou de prendre une douche, etc.

Il est alors important de trouver un espace où dire et partager nos difficultés avec d’autres parents : un espace dans lequel ces difficultés sont accueillies sans jugement ou critique quand on n'y arrive pas. A ce propos, je vous invite à nous rejoindre dans les groupes de parole Parents Ados Epanouis.

Disposer d'outils pour éduquer dans la bienveillance

Prendre soin de soi pour pouvoir prendre soi des autres
Quand vous prenez la parole, soyez raisonnable. Vous découvrirez alors avec surprise que votre adolescent est prêt à vous confier quantité de détails. Vous aurez ainsi une vision complète du problème.
Si vous êtes trop stricte avec vos règles, votre ado cherchera sans doute un moyen de les contourner. Des adolescents en viennent  à mener deux vies. Dans l'une, ils disent à leurs parents ce qu'ils ont envie d'entendre, dans l'autre, ils sont ce qu'ils veulent derrière leurs dos. 

Parler positif et proposer des choix

Reconnaitre ses erreurs pour pouvoir réparer les relations

Apprendre à décoder les messages cachés

Garder le contact

Utiliser l'humour mais non la moquerie

Les livres conseillés

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