La structure du cerveau (2)

La maturation du cerveau

 

De tous les organes du corps humain, le cerveau est la structure la moins achevée à notre naissance. Il ne fait alors que 40% de sa taille adulte. La taille n’est pas la seule chose qui change, tout le câblage interne se modifie au fils des ans.


Le développement du cerveau prend du temps. En gros, la nature a construit le cerveau en commençant par sa base (de la cave au grenier). Le câblage du cerveau s’amorce aussi à l’arrière, puis progresse vers l’avant. Avant tout le cerveau est façonné par le vécu de l’individu.

 

 

La plasticité

 

Depuis la fin des années 1970, de nombreuses recherches aux résultatsrewire-your-brain-image impressionnants étayent la notion d’empreinte et de plasticité cérébrale. A l’époque, le terme de plasticité commençait à être utilisé pour signifier que l’expérience vécue pouvait modifier le cerveau, le modeler comme du plastique.

 

Dans le cours d’une vie humaine, le phénomène de réallocation de l’espace dans le cerveau se produit en fonction du vécu. La période de vie pendant laquelle l’environnement peut modifier la nature est appelée par les scientifiques la " période critique " .

 

 

Un câblage progressif

 

Pendant les dix dernières années, grâce aux nouvelles façons de scanner le cerveau, appelées IRM (Imagerie par Résonance Magnétique) et IRM fonctionnelle, les chercheurs des instituts américains de la santé ont réalisé une vaste étude, afin de comprendre comment, de la naissance à l’ âge de 21 ans, les différentes zones du cerveau s’activent les unes les autres. Ils ont ainsi fait la découverte remarquable que la connectivité du cerveau progresse lentement de l’arrière du cerveau vers l’avant.

 

En bas, derrière, le câblage débute avec les zones cérébrales qui gèrent l’interaction avec l’environnement et régulent les processus sensoriels - la vue, l’ouïe, l’équilibre, le toucher et la perception de l’espace. Ces zones incluent le cervelet, important pour le sens de l’équilibre et de la coordination, le thalamus, station relais des messages sensoriels, et l’hypothalamus, centre de contrôle des fonctions corporelles, dont la faim, la soif, la reproduction, l’agression.

 

Les toutes dernières zones qui se branchent sont les lobes frontaux. En fait, un cerveau adolescent n’a parcouru que 80% de son chemin vers la maturitéLes 20% de la zone restante, ou le câblage est plus léger, sont critiques. Ces 20% expliquent en grande partie pourquoi les ados se comportent aussi bizarrement - leurs sautes d’humeurs, leur caractère irritable, impulsif et explosif, leur incapacité à se concentrer et à aller au bout des choses, à communiquer avec les adultes, leurs difficultés à resister à la tentation de la drogue et de l’alcool, leurs conduites à risque.

 

Quand un adulte se dit être civilisé et intelligent, il peut remercier son cortex frontal et pré-frontal. Dans les lobes frontaux, la fonction exécutive gère ce que l’on nomme la mémoire prospective, c’est à dire la capacité de garder à l’esprit une intention d’agir d’une certaine façon dans le futur. Les chercheurs ont découvert que cette mémoire se développe et augmente son efficacité spécifiquement entre 6 et 10 ans, puis de nouveau entre 20 et 30 ans.


Les lobes pariétaux, situés derrière les lobes frontaux hébergent les aires d’associations. Ils jouent un rôle crucial dans notre façon de passer d’une tache à l’autre, en étouffant toute activité extérieure pour permettre au cerveau de se concentrer d’abord sur une tache, puis sur une autre.